Dans quels environnements vivent les jeunes nantais ?

Le coronavirus, et notamment les confinements, ont montré que « c’était dur d’avoir vingt ans en 2020 ». Cette expression, utilisée premièrement par le président français Emmanuel Macron et ensuite par des jeunes notamment des étudiants, montre bien que les jeunes ont subi psychologiquement cette crise sanitaire. Le taux de suicide de ces derniers s’est vu croitre considérablement. Une des causes de ce mal être peut se montrer dans l’habitat (qui désigne le territoire dans lequel un individu, une population réside) et la localisation de ce dernier qui influe considérablement sur nos modes de vie. En effet, durant ce confinement, certains jeunes résidaient dans un petit logement avec une solitude sans précédent et ont vu, par conséquent, une routine solitaire naître. Ainsi, la diversité des habitats  marque des inégalités concernant les façons de vivre, les modes de vie. Dans notre étude, nous nous pencherons sur la question de la jeunesse nantaise en nous interrogeant sur la problématique suivante : Dans quel environnement vivent les jeunes nantais ? Ici, le terme environnement désigne « l’ensemble des éléments qui dans la complexité de leurs relations constituent le cadre, le milieu et les conditions de vie pour l’homme » (définition générale de l’Union Européenne). Il montre donc « la combinaison des éléments naturels et socio-économiques qui constituent le cadre et les conditions de vie d’un individu, d’une population, d’une communauté à différentes échelles spatiales » comme l’indique la source géoconfluence. L’article fait état de la géographie urbaine et sociale en se concentrant sur la jeunesse Nantes. Cette dernière sera étudiée en tant que commune urbaine (c’est-à-dire au sens du découpage administratif communal ayant une densité relativement importante).

Tout d’abord, voyons que la génération des 15-29 ans représente près d’un quart de la population nantaise. Assurément, ce résultat est surtout provoqué par des migrations résidentielles importantes de jeunes, et notamment des étudiants, qui viennent dans la ville pour leurs études supérieures. Cette attraction des étudiants (majoritairement français) vers la ville de Nantes se montre grâce à un large choix de formations distinctes. Cette population est attirée par l’unité urbaine de Nantes. Cette croissance des déplacements est nationale et est liée à une participation plus importante des parents au financement des études de leurs enfants. En effet, cette dernière admet que 60% des personnes habitant dans un nouveau logement depuis maximum un an ne résidaient auparavant pas dans cette commune l’année précédente. Cela signifie donc que plus de la moitié des jeunes âgés entre 15 et 25 ans, qui ont récemment déménagé, ont migré dans la ville récemment. Cette génération semble être une population relativement plus mobile que les autres tranches d’âge. Les migrations résidentielles concernent plus de la moitié des jeunes. L’attractivité qu’admet la ville étudiée est aussi justifiée par des aménagements dédiés à ces jeunes qui peuvent s’émanciper et s’épanouir dans Nantes. En outre, la présence de bars, boites de nuit ou encore de nouveaux espaces de loisirs comme les récents « escape game » rend possible l’épanouissement et l’intégration de cette population. 

Sources : Insee, RP2008, RP2013 et RP2018, exploitations principales, géographie au 01/01/2021.
Source : Insee, RP2018 exploitation principale, géographie au 01/01/2021.

Aujourd’hui, une population jeune est arrivée récemment dans l’unité urbaine de Nantes ce qui peut révéler une probable décohabitation (le fait de déménager pour la première fois et notamment de quitter le logement familial). Les migrations constatées dans ce territoire (entre autres pour cette génération) montrent un nombre supérieur de personnes venant dans la commune à celle partant de cette dernière. Cette population vit davantage, et de plus en plus, au fur et à mesure du temps, seule, comme nous le montre le graphique ci-dessous. En réalité, 42% des 20-24 ans était seul à composer un ménage contre 46% en 2018. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que la catégorie des 15-29 ans présente plus de célibataire que les autres tranches d’âge (hors tranches d’âge 80 ans ou plus).Pour titre de démonstration, 20% de ces jeunes se déclarent en couple alors que 60% des 40 à 54 ans ont déclaré avoir ce même statut.

Sources : Insee, RP2008, RP2013 et RP2018, exploitations principales, géographie au 01/01/2021).

Les jeunes nantais sont pour beaucoup “décohabitant”  et davantage seuls acteurs du ménage comparativement aux autres tranches d’âges. De plus, tout comme le reste de la population, les benjamins nantais résident principalement dans des appartements. De plus, la croissance démographique de Nantes est en partie due à l’augmentation du nombre d’étudiants au sein de l’agglomération. Effectivement entre 2007 et 2017 la part des étudiants nantais parmi la population totale s’est vu doubler. Au total, les recensements montrent 61 000 étudiants en formation dans l’enseignement supérieur au sein de la métropole. Ce chiffre représente plus de la moitié (67%) des jeunes âgés entre 18 et 25 ans. Cependant, ils ne résident pas tous dans l’unité urbaine. Certains sont habitant de la banlieue au de la couronne métropolitaine de l’agglomération Nantaise. Ce chiffre est donc à nuancer même s’il révèle bien que cette agglomération est devenue de plus en plus étudiante. Également, un tiers d’entre eux (34%) réside au domicile de leurs parents ou chez un proche, alors que plus de la moitié loue un logement ordinaire. Aussi, ce qui permet en partie la croissance concernant la démographie étudiante à Nantes est la création récente d’aménagements résidentiels pour loger cette population, les résidences étudiantes en sont un bon exemple. Ces aménagements permettent des migrations résidentielles et donc en partie une augmentation de la population nantaise.

Fond de plan : Géoportail | Réalisée par JULLIEN Louis

Ces résidences étudiantes sont en réalité localisées sur un axe central de la ville à proximité des universités. Elles se trouvent majoritairement au sein de la commune administrative de Nantes et donc au sein d’un domaine urbain relativement important. La présence de végétation est en effet moindre au sein de la commune centrale comparée à celle dans les autres communes urbaines voisines. Les étudiants nantais qui résident dans ces habitats (entre autres ceux qui ont connu des migrations résidentielles récentes) admettent donc un cadre de vie urbain avec une ruralité relativement faible même si la ville tâche depuis ces dernières années de redonner une image de « ville verte » avec des aménagement de nature visibles au sein de la métropole. Ensuite, les résidences étudiantes sont localisées au sein de bâtis verticaux. Ils présentent en effet pour beaucoup la forme d’immeubles et sont également entourés de ces mêmes infrastructures. Contrairement à la périphérie de la ville où un habitat pavillonnaire peut se remarquer, les ensembles entourant les cités universitaires nous montrent une certaine verticalité du bâti (bâtiments relativement hauts). Même si symboliquement la verticalité du bâti peut montrer la puissance d’une ville, en général, ces aménagements sont la conséquence d’une politique fonctionnaliste qui souhaitent accueillir une grande population dans un espace restreint. Cela a provoqué en grande partie cette importante densité et verticalité. 

Pour finir, la condition de vie désigne l’ensemble des facteurs économiques et sociaux qui caractérisent la vie des personnes ou des groupes. Une fois le terme défini, l’INSEE indique que les jeunes adultes (entre 15 et 24 ans) sont plus concernés par le chômage et par la pauvreté. En effet, 24% de ceux-là sont sans emploi, soit un résultat nettement supérieur à celui des autres tranches d’âge. En plus de cela, le taux de pauvreté des jeunes adultes (moins de 30 ans) est supérieur à celui des autres générations. En effet, ce dernier est d’environ 30% pour les personnes âgées de moins de 30 ans alors qu’il est a contrario tout le temps inférieur à 20% pour les autres tranches d’âge. Par conséquent, cette population est davantage concernée par la pauvreté et le chômage, soit des conditions de vie que l’on pourrait qualifier de plus difficiles que celles des personnes plus âgées. Les moyens monétaires peuvent influer sur les modes d’habiter du fait de l’appropriation ou de l’acquisition plus difficile de certains biens et donc de pratiques moins possibles pour ces jeunes comparément à celles du reste de la population.

Sources des diagrammes : INSEE

Article écrit par Julien Louis

Sources : 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-44109

https://www.geoportail.gouv.fr/

https://www.rdvle.com/download/La_migration_des_jeunes.pdf

Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement (Pierre Merlin et Françoise Choay) 

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