Slogans des pancartes réalisées par noustoutes.org à l’occasion de la manifestation du samedi 20 novembre 2021 à Paris.
Le 20 novembre 2021, se tient la marche nationale organisée par le collectif de bénévoles « Nous Toutes » à Paris, place de la République. Cette marche a pour but de dénoncer les violences sexistes et sexuelles, faites aux femmes et aux enfants, en France. Ce jour représente également la journée internationale du souvenir trans et des droits de l’enfant. Pendant une semaine et partout en France, des manifestations sont organisées à Nantes (place Bretagne), à Lille (Grand Place), ou encore à Marseille (Hôtel de Ville). Depuis quelques années, la parole se libère dans le militantisme à travers des actions collectives variées. La société laisse davantage de place à la revendication de justice et de l’égalité femme-homme.
Suite au déferlement des accusations et des scandales de violences sexistes et sexuelles sur les réseaux sociaux au travers les hashtags #MeeToo ou encore #BalanceTonPorc en France, la volonté de militer pour une véritable politique de prévention du viol et de prise en charge des victimes se démocratise. En 2018, le mouvement « Nous Toutes » émerge et en 2019, le gouvernement d’Emmanuel Macron annonce plusieurs mesures de lutte contre ces violences, à travers le « Grenelle contre les violences conjugales ».
En France, depuis le 1er janvier 2021, 104 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, selon noustoutesorg. L’année précédente, 102 femmes sont mortes dans ces circonstances, avait publié le ministère de l’intérieure dans l’« étude nationale sur les morts violentes au sein du couple ». Cependant, le manque d’action et l’insuffisance d’efficacité des politiques publiques entretiennent un ras-le-bol général dans ce militantisme. Ce mal-être général est traduit par une large diffusion de ces informations permettant la multiplication des initiatives citoyennes.
Le collectif #NousToutes est constitué d’activistes qui ont l’objectif d’en finir avec les violences sexistes et sexuelles dont sont massivement victimes les femmes et les enfants en France. Caroline de Haas est l’une des initiatrices de ce mouvement.
Actif tant pour l’organisation de manifestations que pour publier du contenu sur les réseaux sociaux, #NousToutes touche une large audience. Les posts et informations régulièrement diffusés sur Internet permettent de sensibiliser le plus grand nombre sur les multiples réalités des violences. Le mot « violence » renvoie à la violence physique mais aussi psychologique. Les victimes sont confrontées aux conséquences d’une agression post-traumatique sur leur santé. La longue procédure judiciaire qui suit un dépot de plainte pour viol dissuade un grand nombre de victimes à franchir le pas. Selon les statistiques fournis par le ministère de la Justice, en 2017, 76% des enquêtes pour viol ont été classées sans suite.
De plus, la crédibilité des victimes dans le rapport des faits est souvent remise en cause, ce qui aggrave l’état psychologique de la victime et qui exacerbe la colère des militants de cette cause.
Manifestation #NousToutes, en France, le samedi 20 novembre 2021, contre les violences sexistes et sexuelles.
La marche contre les violences faites aux femmes, initiée par #NousToutes est encouragée par 60 associations féministes et de protection de l’enfance telles que Amnesty International France ou encore, Parents & Féministes.
Dans un post publié le jour-même sur Instagram (le 20 novembre 2021), #NousToutes rappelle quelques chiffres sur les violences faites aux enfants en France :
De même, dans l’objectif de militer pour une véritable égalité femme-homme dans la société, Léane Alestra étudie “en profondeur nos stéréotypes de genre” au travers de son podcast mensuel et du compte éducatif Mécréantes. Elle y aborde principalement les thèmes du féminisme et du genre. Dans son épisode “Il fallait porter plainte” publié en juillet 2020, elle reçoit Sabrina, la créatrice du projet “Olympe Rêve”. Ensemble, elles reviennent sur les chiffres des violences sexuelles, sur ce pourquoi les politiques publiques ne sont pas capables de protéger les victimes et comment peut-on provoquer le changement dans la société.
Retrouvez le lien qui permet d’accéder à Mécréantes, la chaîne de podcast : https://mecreantes.buzzsprout.com
Désormais, la parole se libère au sein d’un public jeune, plus enclin à élever la voix.
Malgré la crise du Covid-19 et les restrictions sanitaires qui s’en sont suivies, les mobilisations en ligne étaient toujours possibles sous forme de lives, par exemple.
Ces stratégies permettent d’entretenir le militantisme qui se développe au sein-même des groupes de personnes stigmatisées.
Bibliographie :
- CHARRIER L., Violences faites aux femmes : deux ans après le Grenelle, le gouvernement français veut passer à la vitesse supérieure, Terriennes, TV5MONDE, septembre 2021.
- Vie publique, Grenelle contre les violences conjugales : les mesures annoncées, novembre 2019.
- Le Monde, Féminicides : 102 femmes tuées en 2020 selon un nouveau rapport, des mesures annoncées, août 2021.
- Site officiel du collectif #Noustoutes : https://www.noustoutes.org/nous-connaitre/
Rubrique “Nous connaître” et “L’appel à la manifestation #Noustoutes”.
- Comptes instagram utilisés : @noustoutesorg.
- DELANCHY L., Il fallait porter plainte, Mécréantes, Show Notes, saison 1 ép. 3, 6 juillet 2020.
- Le Monde, Féminicides : 102 femmes tuées en 2020 selon un nouveau rapport, des mesures annoncées, août 2021.